Nigeria : Washington dit avoir visé des renforts de l’Etat islamique venus du Sahel

Les frappes aériennes américaines menées jeudi au Nigeria visaient des militants affiliés au groupe État islamique (EI) venus du Sahel pour appuyer le groupe djihadiste local Lakurawa et des gangs criminels dits « bandits », a affirmé samedi à l’AFP Daniel Bwala, porte-parole du président nigérian Bola Tinubu. Selon lui, ces combattants auraient acheminé équipements et formations, sur la base de renseignements américains faisant état d’un « mouvement massif  » vers la zone.

Les frappes ont eu lieu dans l’État de Sokoto (nord-ouest), un théâtre inhabituel pour l’insurrection djihadiste nigériane, principalement concentrée dans le nord-est. Daniel Bwala a indiqué que des victimes étaient à déplorer, sans pouvoir préciser qui, parmi les personnes visées, avait été tué. Vendredi, le ministre de l’Information, Mohammed Idris, avait évoqué deux «  enclaves terroristes majeures » liées à l’EI dans le district de Tangaza, tout en signalant que d’autres villages avaient été touchés par des débris.

L’opération survient sur fond de tensions diplomatiques, après des accusations de Donald Trump, en octobre et novembre, sur un prétendu « génocide » de chrétiens au Nigeria, une lecture rejetée par Abuja et des analystes. Le président américain a par ailleurs présenté le report des frappes au jour de Noël comme un « cadeau de Noël » destiné à repousser les djihadistes. Le chef de la diplomatie nigériane, Yusuf Tuggar, a assuré qu’il s’agissait d’une opération conjointe ne visant aucune religion, dans un pays confronté à une mosaïque de violences mêlant djihadistes, bandits, conflits agropastoraux et séparatistes.